Un bot dog contre les discours de haine

Le défi

Pour beaucoup, il est plus facile d’exprimer son avis sur internet que dans la vie réelle. Il en va de même pour les insultes car les inhibitions sont moins présentes derrière un écran que dans la rue. Ces discours de haine se retrouvent souvent dans les commentaires de médias en ligne ou sur les réseaux sociaux. La majorité de ces discours s’adressent à des femmes et à des jeunes.

Sophie et son équipe du projet « Stop Hate Speech » ont constaté un changement dans les discours de haine sur internet pendant le coronavirus : « Au début de la pandémie, une forte solidarité régnait au sein de la population. Puis nous avons constaté que la haine sur internet avait fortement augmenté peu après le début du confinement en mars 2020 et s’était stabilisée à un haut niveau depuis. On trouve aussi beaucoup de haine parmi les théoricien-ne-s du complot et les prétendu-e-s coronasceptiques. »

L’idée

Où se situe la limite entre expression d’une critique et discours de haine ? Et comment lutter contre les discours de haine ? C’est à cette question que répond ce projet : Bot Dog est un algorithme apprenant de la société civile qui recherche des commentaires suspects sur internet et rapporte automatiquement les termes repérés.

Ensuite, trois personnes indépendantes évaluent s’il s’agit bien d’un discours de haine ou non. Si la majorité du groupe catégorise le contenu comme étant un discours haineux, une personne de la communauté réagit directement au commentaire en question. Le discours de haine se situe souvent dans un certain flou juridique. C’est pourquoi le contre-discours, ou counterspeech, est un moyen de lutte particulièrement efficace.

Le projet

Le projet « Stop Hate Speech » combine des approches issues de la technologie et de la société civile pour aborder ce problème toujours croissant. La plateforme a été lancée en janvier 2021. À présent, tout le monde peut participer et aider Bot Dog, qui est encore un chiot, à se perfectionner.

Tu peux participer ici

L’objectif à long terme consiste à utiliser l’algorithme là où l’on trouve le plus de discours haineux : dans les commentaires des grands médias en ligne et sur les réseaux sociaux. Sophie espère que les internautes feront plus rapidement preuve de courage civil et s’engageront contre la haine. La devise ? Plus de lovestorm, moins de shitstorm. ❤️

La personne à l’origine

 

Sophie Achermann a 28 ans et elle vient de Berne. Elle est directrice générale d’alliance F et co-directrice du projet « Stop Hate Speech » aux côtés de la conseillère nationale Kathrin Bertschy.

Sophie est aussi cofondatrice du Jugendparlament Stadt Bern et s’est engagée à l’international pour les souhaits des jeunes en tant que déléguée suisse de la jeunesse à l’ONU.